(J’étais en train de courir tout à l’heure et je me disais qu’en fait Drive By 83 ça aurait été mieux, DBxHC tu vois, avec la 8e lettre et la 3e lettre de l’alphabet. Ça aurait eu de la gueule tagué dans les toilettes de ton bar préféré ou en tatouage sur ton chat.)

Je sors une démo 7 titres le 2 juin.
Ce sera dispo sur le Bandcamp de Drive By 84, à prix libre. C’est plutôt chouette, honnêtement c’était beaucoup de boulot mais surtout c’est l’aboutissement de quelques années à trouver une formule qui marche. Pas spécialement musicalement (quoique…) mais surtout humainement.

Drive By, ça a eu pas mal d’identité en fait. C’est né en 2021 sur les vestiges d’un groupe de cover sur lequel on a fait nos armes. Une année s’est déroulée avec une recette qui marchait pas. Parfois tu rencontres des personnes qui vont pas dans le même sens que toi, ça arrive. On a cherché à remettre le projet sur pied en 2022 avec un pote qui nous avait quitté dans la précédente aventure musicale. C’était ça ou on arrêtait ce projet en fait. Presque un an plus tard le résultat est là : on développe un certain univers, on participe chacun à créer des compos et ajouter nos influences, il y’a une certaine synergie qui s’est créée et qui rend le projet plus solide.

À l’automne, après un concert de covers qui a montré qu’on avait retrouvé nos reprères, on est rentré sur une phase de compo. L’idée était dans un premier temps de se réapproprier de vieilles compos de notre précédent de projet, puis de trouver une nouvelle influence, un nouveau style à aller explorer et pourquoi pas en sortir quelque chose. On se met à s’enregistrer avec un enregistreur multipiste et des connaissances basiques de MAO. Ce sera pass idéal, mais on ira toujours plus loin qu’un groupe qui passe son temps à jouer dans son local. Voici ce qui en est sorti.

#1 Tears in the rain

On l’avait aussi appelée Intro ou Belvédère. Ce sera finalement Tears In The Rain, en référence au sample de Blade Runner utilisé dans le morceau. À l’origine, c’était une intro qu’on avait imaginée pour nos concerts, un morceau un peu inutile, où on reprocherait pas aux gens de se rendre compte qu’on a commencé à jouer, mais qui monterait en intensité de manière à leur faire détourner le regard vers la scène. C’est une ligne simple qu’on aimait jouer avec Antoine en répète, pendant qu’Antho branchait sa guitare, réglait ses pédales et… les guitaristes, franchement…

On s’est dit que ce serait pas mal de l’ajouter car il dégage un truc… mais il manquait quelque chose. Antho propose d’ajouter un sample si vraiment on cherche à l’ajouter sur la démo. Pourquoi pas. Je creuse et l’idée du monologue de fin de Blade Runner me tente direct, un peu comme un aspect annonciateur de ce qui va arriver sur le reste des pistes. Mais je choisis d’exagérer les réverbs et le delay pour en faire une nappe, à peine perceptible. L’enregistrement quant à lui a été fait en mode jam : une prise guitare basse et batterie en condition live pour garder cet aspect brut. On ajoutera bien sûr une guitare doublée, mais ça explique aussi ce côté sale.

#2 Interstellar

Il s’agit du tout premier morceau qu’on avait composé. Interstellar, ça évoque ce sentiment que tu peux avoir quand tu finis une journée de boulot et que t’as juste envie de prendre ta caisse et descendre des pintes pour. J’aime pas le sujet de l’alcool dans la musique, c’est souvent trivial et je trouve pas ça drôle, puis j’aime pas rire dans la musique. J’ai toujours donné un nogo pour donc véhiculer un aspect fun à se démonter la tête et cette chanson respecte ça.

On avait commencé à la composer avec d’anciens membres et j’aime ce sentiment d’urgence qui en découle. Mélodiquement, tu sens qu’il y’a un truc qui cloche jusqu’à la fin, c’est dansant mais c’est pas non plus la teuf. J’ai appris à apprécier ce morceau.

#3 An Eye For An Eye

C’est un morceau écrit par Antho principalement et il traite des violences policières et du mouvement des gilets jaunes. Il a une construction plutôt classique que je trouve plutôt anodine, mais j’apprécie beaucoup le break qui y est fait. J’avais proposé à l’époque d’y mettre une basse TRÈS lourde (je claque beaucoup mes cordes) avec un battement qui rappelle celui d’un tambour militaire et un solo composé juste de deux notes qui se rapproche d’une sirène de police qui part en vrille.

Ce morceau est amusant à jouer, mais je trouve que sa construction laisse peu de respiration à la compo. Tout s’enchaîne à un rythme important, sans trop de nuances. C’est un vieux morceau aussi, il ne représente peut être plus vraiment ce que je veux faire maintenant mais j’aime toujours le jouer.

#4 Apocalypse

Je déteste ce nom. Ça fait clairement émo de 16 piges qui a lu Les Feurs Du Mal et qui s’en est jamais remis. Mais c’est un morceau qu’Antho a écrit et apprécie alors…

#5 Brighter Days

Alors, ce morceau est très drôle dans sa construction et est sans doute le plus représentatif ce que nous voulons faire. Antoine arrive un jour avec une idée de morceau à créer avec la mélodie, la rythmique… On fait tourner le tout pendant une répète, on trouve une construction qui nous plait beaucoup et à la fin de la répète on a une très bonne base de ce qui deviendra ce morceau… mais surtout on se rend compte qu’il n’a plus grand chose à voir avec ce qu’avait proposé Antoine.

C’est ce qui est intéressant quand tu as une dynamique de groupe : tu arrives avec ta vision et elle se mélange à celle des autres pour aboutir à un résultat que tu n’aurais pas imaginé. J’aime le côté aérien de ce morceau, ces choeurs très étouffés par la reverb (j’aime le shoegaze), ce chant en canon dans les refrains où Antoine viendra également porter sa voix, cette basse très lourde sur le second couplet.

Nan vraiment j’aime beaucoup ce morceau. Les paroles sont peut être trop littérales à mon goût, mais elles représentent également ce qu’Antho voulait communiquer et c’est OK. C’est aussi le premier morceau qu’on aura dévoilé et on en est plutôt fiers.

#6 Above The Clouds

C’est mon morceau.
Ça part d’une anecdote. Quand j’étais petit j’étais allé à Flaine (Haute-Savoie) et je me souviens avoir vu le Mont Blanc qui perçait au dessus des nuages. J’étais impressionné, c’est vraiment haut ce truc. En randonnant quelques années après, je me rappelle être sur le massif du Jura et un Suisse m’indique « on voit bien le Mont Blanc aujourd’hui ». En effet, il était encore au dessus des nuages ! Toujours impressionnant, j’en ai pris plein de photos. Alors j’ai voulu m’en rapprocher car ça a un côté fascinant, mais de ces voyages, il y’a aussi le sentiment du retour, un peu triste, où on ne voit plus de montagne face à soi mais on cherche à s’améliorer pour s’en rapprocher toujours et grimper toujours plus haut. C’est un peu métaphorique aussi, mais ça parle d’une anecdote à la base et ça explique quelques trucs.

J’ai voulu en faire un morceau avec une influence shoegaze dans la voix et la basse… au final, on dirait plutôt que Dinosaur Jr nous ont pas mal influencés quand on entend le résultat final. Pareil, ma voix reste pas mal en retrait car, admettons le, je ne suis pas chanteur, mais j’aime beaucoup poser ma voix sur ce morceau qui dégage une belle énergie, où la voix est en retenue par rapport au reste des instruments. C’est un morceau que j’aime beaucoup (forcément) et je trouve qu’il dégage quelque chose de positif pour conclure cette démo et nos concerts.

#7 Part of the business

Septième et dernier morceau de cette démo, Part Of The Business reprend les mêmes principes que Tears In The Rain. Il s’agit d’un morceau enregistré en condition live qui avait pour but de créer un interlude dans nos concerts. En live, on le voyait comme une jam, mais sa construction reste plutôt classique. Je m’y amuse également à jouer des power chords en allumant fuzz et distorsion pour obtenir des riffs très saturés, très lourds aussi, qui viennent compenser le manque de deuxième guitare.

On trouve qu’il marche plutôt bien et les samples empruntés à Blade Runner (« What if I go north? Disappear. Would you come after me? Hunt me? ») également sont plutôt appropriés. Tout comme Rachael questionne Deckard sur son humanité, on se questionne sur notre identité, après tout ce qu’on a écouté, en sortons nous plus humain ?

Catégories : Musique